| 'bloqué' ! 'bloqué' ! 'bloqué' ! |
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« tes tableaux sont 'bloqués', tu es 'bloqué' ! 'bloqué' ! 'bloqué' ! 'bloqué' ! » Tracey Emin Contre le conceptualisme, l'hédonisme et le culte de l'égo-artiste. 1- Le « stuckism » est la quête de l'authenticité. En ôtant le masque de l'intelligence et en admettant où il est, le stuckist s'autorise une expression sans aucune censure. 2- Peindre est le moyen de se découvrir soi-même. Il engage la personne dans un processus d'action, d'émotion, de pensée et de vision révélant tous ces derniers intimement sans omettre aucun détail. 3- Le stuckism propose un modèle d'art qui est entier. La rencontre du conscient et de l'inconscient, la pensée et l'émotion, le spirituel et le matériel, le privé et le public. Le modernisme est l'école de la fragmentation : un aspect de l'art est isolé et exagéré au détriment du tout. C'est une déformation fondamentale de l'expérience humaine et perpétue un mensonge égocentrique. 4- Les artistes qui ne peignent pas ne sont pas des artistes. 5- L'art qui éprouve le besoin d'être dans une galerie pour être de l'art n'est pas de l'art. 6- Le stuckist peint des tableaux parce que peindre des tableaux est ce qui importe. 7- Le stuckist n'est pas fasciné par la brillance des récompenses mais est engagé de tout c&brkbar;ur dans le processus de peindre. Le succès pour le stuckist est de se lever le matin et de peindre. 8- Il est du devoir du stuckist d'explorer ses névroses et son innocence au travers de la peinture et de les dévoiler au public. De cette façon il enrichit la société en partageant la mise en forme de son expérience individuelle et une forme particulière à une expérience partagée. 9- Le stuckist n'est pas un carriériste mais plutôt un amateur (amare en latin « aimer ») qui prend des risques sur la toile plutôt que de se cacher derrière des sujets « tout-fait» (exemple donné : un mouton mort !). L'amateur loin d'être secondaire par rapport au professionnel est au premier rang de l'expérimentation, débarrassé du besoin d'être vu comme infaillible. Les bonds de l'effort humain sont fait par l'individu intrépide, parce qu'il/elle n'a pas à protéger son statut. Au contraire du professionnel, le stuckist n'a pas peur d'échouer. 10- Peindre est mystérieux. Cela crée des univers à l'intérieur d'univers, donne accès aux réalités psychologiques cachées qui nous habitent. Le résultat est radicalement différent suivant les matériaux utilisés. Un sujet existant (exemple donné : un mouton mort !) bloque l'accès à l'univers interne et ne peut rester que dans le monde physique qui nous habite, que ce soit dans la lande ou dans une galerie. 11- Le Postmodernisme, dans sa tentative adolescente de singer l'intelligence et l'esprit de l'art moderne, s'est engouffré lui même dans un cul-de-sac d'idiotie. Ce qui fut une démarche recherchée et provoquante (comme le Dadaïsme) a permis de banaliser l'intelligence pour l'exploiter commercialement. Le stuckist tend vers un art vivant avec tous les aspects de l'expérience humaine ; ose communiquer ses idées en un pigment vierge et s'expérimente lui-même comme nullement intelligent. 12- Contre le chauvinisme du « Brit Art » et le culte de l'égo-artiste. Le stuckism est un non mouvement international. 13- Le stuckism est anti « ism ». Stuckism ne devient pas « ism » parce que le stuckism n'est pas stuckism, il est bloqué ! 14- Le « Brit Art » est sponsorisé par Saatchis, le principal courant conservateur et le gouvernement travailliste, prétendre être subversif et avant-garde n'est donc qu'une vaste fumisterie. 15- L'égo-artiste s'efforçant sans cesse d'obtenir la reconnaissance du public démontre sa peur de l'échec. Le stuckist risque l'échec délibérément et consciemment, osant transformer ses idées au travers du médium de la peinture. Alors que l'égo-artiste a peur de l'échec, ce qui l'entraîne inévitablement vers un insidieux dégoût de lui-même, l'échec que le stuckist encoure l'engage dans un processus profond qui le mène vers la compréhension de la futilité de tout ces efforts. Le stuckist ne s'efforce pas - pour se soustraire à qui et où il est - le stuckist s'engage dans le moment présent. 16- Le stuckist abandonne la tache laborieuse de jouer le jeu de la nouveauté, de choquer. Le stuckist ne regarde ni en avant, ni en arrière mais s'engage dans l'étude de la condition humaine. Les stuckists défendent le procédé contre l'intelligence, le réalisme contre l'abstraction, le contenu contre le vide, l'humour contre l'abus d'esprit et la peinture contre la suffisance. 17- Si la volonté du « conceptualisme » est d'être toujours intelligent, alors il est du devoir du stuckist d'avoir toujours tort. 18- Le stuckist est opposé au côté aseptisé du système « mur blanc » des galeries et souhaite que les expositions prennent place dans des habitations ou des musées vieillots, avec accès aux canapés, tables, chaises et tasses de thé. L'environnement dans lequel l'art est expérimenté (plutôt que vu) ne devrait pas être artificiel et vide. 19- Crimes de l'éducation : plutôt que de favoriser les progrès de l'expression personnelle au travers du procédé artistique approprié et ainsi enrichir la société, l'école d'art est devenue une bureaucratie rusée, dont la première motivation est financière. Les stuckists prônent une politique d'ouverture des écoles d'art basée sur le travail individuel sans se soucier des notes académiques ou de leur soit disant faiblesse. Nous appelons plutôt à une capture des élèves riches et non talentueux afin de les reconduire à la maison pour une pause immédiate. Nous demandons aussi que toutes les écoles soient mise à la disposition de l'éducation des adultes et de la population locale de chaque établissement. Si une école ou un collège n'est pas capable de réserver à la communauté un tel accueil, cela ne doit en aucun cas être toléré. 20- Le stuckism inclus tout ce qu'il dénonce. Nous ne dénonçons que ce qui s'arrête au point de départ. Les stuckists démarrent au point d'arrivée.
Billy Childish |
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